Les styles préexistant avant la Première Guerre mondiale
La maison de ville baroque flamand
Les styles préexistant avant la Première Guerre mondiale
On parle d’historicisme : s’inspirer des époques passées.
La maison de ville baroque flamande (renaissance)
76 Petite Place
Cet immeuble baroque flamand correspond au modèle le plus étroit d’Arras. Sa façade majoritairement en pierre de taille laisse apparaître quelques briques et des bas-reliefs décorés.
66 rue Saint-Aubert
Immeuble à volute reprenant le dessin des édifices baroques flamands des places, remplaçant la pierre de taille par du béton (encadrements). Les bas-reliefs sculptés sont ainsi remplacés par un motif géométrique simple. Au fronton, le propriétaire, affiche fièrement ses initiales dans un fer d’ancrage. Un « P » et « B » entrelacés : Paul Boudringhin.
Le classicisme français (XVIIe et XVIIIe siècle)
L’hôtel particulier se caractérise avant tout comme étant une demeure urbaine appartenant et occupée à l'origine par un unique propriétaire. Il est l’expression d’un pouvoir. Les dossiers de la Reconstruction en offrent peu d’exemples. 1
L'éclectisme (fin XIXe début XXe)
L'éclectisme est une tendance qui consiste à mêler les meilleurs éléments stylistiques empruntés à différents styles ou époques de l’histoire de l’art et de l’architecture, même exotiques. Il se manifeste en Occident entre les années 1860 et la fin des années 1920. 2
La maison bourgeoise éclectique rappelle le manoir.
La villa anglo-normande met en œuvre des pans de bois, vrais ou faux.
L’ensemble d’habitat éclectique
Ensemble de logements ouvriers économiques : usage de la brique, peu de décoration.
8 rue des Portes-Cochères
Villa de type balnéaire au style anglo-normand comportant de multiples ouvertures de types différents (horizontales, verticales, bow-windows et oculus).
36 rue Adam de la Halle
Manoir traditionnel d’époque éclectique présentant des éléments anglo-normands (colombages) associés à la pierre meulière (roche siliceuse et calcaire) typique des villas du bassin minier. Les grandes ouvertures géométriques sont en arc en plein cintre avec voussures au rez-de-chaussée et rectangulaires aux étages. La signature des architectes dans la pierre calcaire laissent apparaître la date de construction : 1925.
Les architectes empruntent à l’architecture flamande le pignon à pas de moineaux, à l’architecture baroque le pignon à volutes.
« Les architectes […] en profitent pour idéaliser la ville, la rendre « telle qu’elle devrait être » pour être parfaite. En cela, la ville est réinventée, « plus baroque que le baroque lui-même » se rapprochant des pratiques d’Eugène Viollet-le-Duc. » 3
46 rue Désiré-Delansorne
Cet immeuble de style régionaliste en brique et en béton arbore un large pignon à pas de moineaux. Ce dernier laisse transparaître des travaux plus récents avec l’emploi de briques de teinte plus claire et des modénatures incomplètes.
« C’est l’art de la courbe, des lignes ondoyantes, des fleurs de toutes sortes, des feuillages enrubannés, des végétaux exubérants. Une explosion de joie irrésistible ! » 4 L’architecture arrageoise nous en offre peu d’exemples.
Les styles après la Première Guerre mondiale
L'art déco (1920 - 1930)
« Ce mouvement, né dans le champagne d'une paix retrouvée, sera adopté et adapté par chacun. »
Bréon Emmanuel, Rivoirard Philippe, 1925, quand l'Art déco séduit le monde, Norma éditions, 2013, introduction
Le style Art déco tire son nom de l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes qui se tint à Paris en 1925. Il prend son essor contre l’exubérance de l'Art nouveau. Il consiste en un retour à la rigueur classique. Ordre, couleur et géométrie : l'essentiel du vocabulaire Art déco est posé. Un thème est omniprésent : la corbeille de fleurs déclinée en mosaïques, bas-reliefs, ou en ferronneries. 5
Le centre-ville, ses commerces, s’approprient ce nouveau style. Il est très présent dans les régions touchées par la Grande guerre.
L'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925
44 rue Saint-Aubert
Cet imposant immeuble Art déco, aux formes géométriques simples, est rythmé par 3 étages composés de 3 travées chacun et encadrés par 4 puissantes colonnes cannelées renforçant la verticalité et la grandeur que l’édifice dégage. En revanche, on ne trouve aucun bas-relief ou décors fleuris typiques de ce mouvement architectural de la reconstruction.
Les caractéristiques de l'Art déco
La corbeille de fleurs.
L'architecte-paysagiste et théoricien André Vera recommande dès 1912 l'utilisation de décors de guirlandes et corbeilles de fleurs et de fruits.
Les déclinaisons de la corbeille de fleurs.
La ferronnerie.
Le fer forgé permet des créations uniques. Il s’agit d’un produit de luxe.
Portes d’entrée, garde-corps et balustrades présentent des formes à spirales, losanges, vagues, motifs floraux ; des corbeilles de fleurs souvent simplifiées jusqu’à l’abstraction.
Céramique et mosaïque.
La céramique est mise en œuvre sous forme de cabochons (éléments en relief) ou de carreaux plats.
Le vitrail
L'Art déco se mêle à d'autres styles
Immeuble à pan coupé en béton et en pierre. L’inscription Tapis rappelle l’ancienne activité de ce commerce. Son angle à pan coupé se pare d’un fronton à redents : le style Art déco (motifs floraux des cartouches, bas-relief floral du fronton) de cet édifice se colore ainsi d’une touche régionaliste.
13 rue Saint-Aubert
Immeuble de style Art déco : décors géométriques du premier étage, vase de fleurs du pignon. Le pignon à redents typique de l’architecture flamande donne à cet édifice une touche régionaliste.
Les pilastres latéraux cannelés rappelant l’ordre dorique donnent à cette façade une allure de temple antique. L’entablement aux paniers de fruits et de fleurs colorés, les ferronneries des garde-corps aux motifs losangiques sont caractéristiques de l’Art déco.
Maisons Art déco
Coup de projecteur sur une magnifique maison Art déco, sise au 25 rue Pasteur (construite en 1929, elle était le garage d'automobiles Schlosser). Rénovation (Prix ASSEMCA) : Bertrand Morchain, architecte - Photographies Thibault Savary
Le mouvement moderne (ou international. 1920 - fin 1980)
Sa caractéristique principale est de construire des bâtiments en rupture totale avec les traditions du passé. Ses architectes décident de mettre en valeur les volumes par des surfaces extérieures lisses et sans ornementation. Ils souhaitent appliquer le principe de régularité et utiliser pour cela toutes les possibilités offertes par le béton, l'acier et le verre. Le style international se présente donc comme une tendance résolument moderniste et recherche le dépouillement dans la décoration. 6
Le Corbusier définit en 1927 les cinq points de l’architecture moderne :
Des piloris : le rez-de-chaussée est transformé en un espace dégagé ;
Le plan libre : la suppression des murs porteurs libère les espaces intérieurs ;
La fenêtre en bandeau ;
La façade libre de toute décoration ;
Le toit-terrasse.
Ces points ne caractérisent pas tous les édifices du mouvement moderne.
8 rue des Grands-Vieziers
Immeuble résolument moderne, s’organisant autour de la cage d’escalier centrale, lui conférant un aspect symétrique. Les allèges de fenêtre – carrés ou rectangulaires – sont en ciment peint blanc. Des ouvertures non symétriques aux étages traduisent vraisemblablement une différence dans les usages des pièces.
4 rue Roger-Salengro
Des garages ont adopté le mouvement moderne. Les volumes, le découpage des baies, le lettrage de celui-ci est caractéristique de ce mouvement.
typologie des différents styles d’après le document : Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine – diagnostic architectural et patrimonial
1 - source : Wikipédia - Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Hôtel particulier de Wikipédia en français (auteurs)
2 - source : Wikipéida - Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Éclectisme (architecture) de Wikipédia en français (auteurs)
3 - Séphora Nowicki, La Reconstruction d’Arras : un emblème de conservatisme ?, Mémoire de recherche, Sciences Po Lille, 2018, p 79
4 - 1. Larbodière J. M., Reconnaître les façades du Moyen Age à nos jours à Paris, Massin, 2006, p. 116
5 - source : Wikipéida - Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Art déco de Wikipédia en français (auteurs)
6 - source : Wikipéida - Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Style international de Wikipédia en français (auteurs)
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