1882 (source : collection privée).
Photographies avant la guerre (source : collection privée - albums Valois, La Contemporaine).
Le 1er août 1914 l’ordre de mobilisation générale est décrété en France.
Dans la nuit du 4 au 5 août, le 33e Régiment d’Infanterie prend le départ pour la frontière belge sous les ordres du colonel Pétain.
« Puis ce fut, dans la nuit du 4 au 5, à 3 heures du matin, le départ du 33e régiment d’infanterie pour la frontière, vers la Belgique. Les rares témoins de cette scène ne l’oublieront jamais. La musique jouait le Chant du départ et la Marseillaise, que les soldats scandaient à pleins poumons. Quand ils entrèrent en gare, tous, officiers et soldats, poussèrent une immense clameur de : « Vive la France ! ».1
Toutes les unités du 3e Régiment de Génie sont mobilisées.
Elles quittent la citadelle le 6 août pour être envoyées dans un premier temps à la frontière belge et ensuite aux Ponts-de-Cé, près d’Angers, bien en arrière de la zone de combat.
Le 10 août, c’est au tour du 233e Régiment d’Infanterie de quitter Arras. Il constitue un régiment de réserve du 33e.
Les troupes militaires se situant à Arras sont donc envoyées à l’extérieur.
1 - Abbé Foulon, Arras sous les obus, Ed. Bloud et Gay, 1915, p. 8
Les 6, 7 et 8 septembre 1914, les Allemands occupent Arras et la citadelle. Au nombre de 3000, ils sont sous les ordres du général Friedrich Bertram Sixt von Arnim.
Les premiers arrivés, le 6 septembre, occupent la citadelle.
Le 7 septembre, un nouveau bataillon d’infanterie arrive et s’installe aux casernes Schramm. Les occupants s’assurent auparavant, auprès des autorités locales, qu’elles ne sont pas minées.
L’Etat-major va, quant à lui, s’installer dans les hôtels « Le Commerce » et « L’Univers ».
Les occupants de la citadelle la pillent et la saccagent.
Le 9 septembre, ils quittent la ville. Par la suite, les troupes françaises et anglaises occuperont la citadelle.
Plan d'Arras en allemand. (source : collection Jean-Claude Leclercq)
Les bombardements et des destructions
Comme pour le reste de la ville, la citadelle subit de nombreux bombardements.
En décembre 1914, elle reçoit des projectiles qui provoquent quelques dégâts sur ses bâtiments.
Le 16 mai 1915, un obus de 320 mm s’abat sur la citadelle, l’esplanade et les Allées. Les destructions sont considérables.
Le bâtiment du gouverneur est amputé d’une partie de sa toiture.
Tandis que le bâtiment des archers subit la destruction d’une partie de sa toiture et de son intérieur, une protection est mise en place pour protéger le bâtiment d’éventuels éclats d’obus. En effet, un abri fut construit tout autour du bâtiment, avec sur son devant des sacs de sable. Ce bâtiment hébergeait-il une salle de commandement ? (il fut le seul édifice à disposer d’une telle protection)
L’arsenal, subit d’importantes destructions ; le bâtiment du curé est lui aussi touché.
La chapelle n’a pas subi de dégâts trop importants. Quelques ornementations de sa façade paraissent avoir disparu.
Attention : des photos de chevaux morts pourraient heurter votre sensibilité.
1915 - (source : albums Valois / La Contemporaine)
1917 - (source : albums Valois / La Contemporaine)
1918. Nous distinguons l'arsenal détruit (photo du 3 mars) - (source : albums Valois / La Contemporaine)
Tous les bâtiments de la citadelle ne furent pas réédifiés. En effet, le bâtiment du curé avait subi d'importantes destructions. Nous supposons que techniquement il était beaucoup trop compliqué, voire impossible à reconstruire, mais également que le coût financier aurait été beaucoup trop important. La décision fut prise de le détruire.
L'arsenal a subi des dégâts beaucoup plus importants. Une partie non négligeable a complétement été détruite. Le bâtiment va être reconstruit à l'identique. Cependant, dans la cour intérieure, les pilastres, qui à l'origine étaient en pierre, ont été remplacés par de la brique. Cela laisse donc un témoignage durable des destructions. Ceci constituait peut-être un gain de temps et d'argent.
La grande guerre a marqué pour toujours l'histoire de la citadelle. Les modifications opérées après les destructions font maintenant partie intégrante de son histoire et de son évolution. 1
1 - d'après l'exposition "La citadelle d'Arras et la Grande Guerre" - recherches : Gatien Wierez ; textes : Kévin Swaëls et Gatien Wierez
La chapelle Saint-Louis.
Son pignon à volutes rappelle ceux des places. C’est la seule église de style baroque conservée dans la ville, c’est aussi la plus ancienne.
Construite entre 1674 et 1676, elle est dédiée à Saint-Louis, patron du diocèse aux armées françaises.
Désacralisée entre 1830 et 1866, elle est convertie en magasin militaire puis en dépôt de munitions et faillit être démolie en 1842 pour laisser place à une nouvelle caserne.
Restituée au culte en 1866, une grande campagne de travaux fut engagée en 1867, modifiant les décors intérieurs en faveur de Napoléon III et de Louis XIV.
Restaurée vers 1922 après avoir été touchée par un obus de petit calibre durant la Première Guerre mondiale, elle est cédée à la Communauté urbaine d’Arras en 2010 après le départ de l’armée.
Une campagne de travaux la restaure en 2019.
2020 et 2022 pour la salle Philippe-Rapeneau.
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