La collection d’images d’archives sur la Première Guerre mondiale conservée par l’ECPAD (Agence d'Images de la Défense) est issue du travail de prises de vues effectué par la section photographique de l’armée (SPA) et la section cinématographique de l’armée (SCA), actives à partir du printemps 1915.
Les photographies présentées - chronologiquement - résultent d'une sélection faite à la médiathèque de l'EPCAD, au fort d'Ivry-sur-Seine. Les légendes sont celles de la Section Photographique de l'Armée.
A lire : Derrière les images, photographier la guerre, Mémorial 14-18 - Notrre-Dame-de-Lorette / ECPAD, 2021
Dans une correspondance couvrant les années 1917 et 1918, adressée à la Mission militaire française attachée à l’armée britannique, le général Leleu, cadre de réserve, évoque les déprédations qu’a subies son habitation, sise rue Gustave-Colin. Le mobilier « […] qui d’après les témoignages cités existait encore lorsque les troupes anglaises ont remplacé les troupes françaises dans les faubourgs d’Arras.
Je ne possède aucune fortune et ce mobilier amassé pendant 45 ans de service constituait la majeure partie de mes ressources.
Je ne faisais pas état d’ailleurs dans ma réclamation des objets qui pouvaient être d’utilité aux défenseurs de la ville mais j’ai été péniblement affecté de voir détruits, brûlés, ou… emportés pour parler poliment, les meubles les moins transportables, pianos, lits, armoires ou buffets démolis pour être brûlés, enfin tableaux, portraits de famille sans intérêt pour les preneurs, et jusqu’à mes décorations et celles de mon père. »
Le Commandant d’Armes de la place d’Arras lui répond le 23 avril 1917 : « J’ai occupé le secteur du cimetière vers 1914 juin 1915, pendant ce temps votre maison était absolument respectée. Je sais d’une façon certaine que pendant le reste de l’occupation française, à part des dégâts de bombardement tout votre quartier était assez surveillé.
Avec l’occupation anglaise, malgré mes demandes réitérées d’inventaires et de bulletins, je n’ai pu obtenir aucune mesure préservatrice.
Les faubourgs ont été considérés comme ligne de feu et il fallait une permission spéciale pour y pénétrer. Actuellement il n’y a pour ainsi dire plus rien dans ces faubourgs… »
Le général Leleu ne mentionne pas les dégâts faits à l’immeuble lui-même, celui-ci étant en location. Il évoque sa note indiquant les dommages de guerre provenant du bombardement par l’ennemi.
(source : médiathèque municipale, Mission militaire française, dossier Lel)
Nous complétons cette série de photographies de la délégation de la Conférence pour la Paix par cinq photographies de la collection de Jean-Claude Leclercq.
Création du Conseil des Quatre (Wilson Lloyd George, Clemenceau et Orlando) au sein de la Conférence de la Paix
Décidément, le vent continue d’être à l’optimisme autour de la Conférence. Les « Quatre » n’ont tenu hier qu’une seule séance chez M. Lloyd George. (…)
La question des réparations a été l’objet de leur réunion : l’accord de principe se concrétise. On continue à définir ce qu’est un dommage, ce qui le constitue. Il est évident qu’à l’heure actuelle il n’est guère possible d’évaluer, de fixer, même avec la plus grande approximation, les dégâts commis par l’ennemi. Les éléments d’appréciation n’ont pu être réunis. Comment dire en effet ce que coûtent Arras ou Douai, par exemple ?
Ce qui est certain c’est que l’auteur de tant de désastre sera tenu de les réparer, dans un délai de trente années dit-on. Il devra d’autre part, verser de suite une première indemnité, dont, confirme-t-on, une très grosse part ira à la France.
Excelsior, 8 avril 1919." 1
1 - Jeanneney Jean-Noël, Guérout Jeanne, Jours de guerre, 1914-1918, les trésors des archives photographiques du journal Excelsior, Edition Les Arènes, p. 507, 2013.
Album de la Section photographique de l’armée française. (source : Europeana collections / Gallica)
Grâce à de nombreuses photos d’époque inédites, exhumées de différents centres d’archives, vivez la fabuleuse aventure de la Grande Reconstruction d’Arras, détruite à près de 80 %.
La découverte du Plan d’Aménagement, d'Embellissement et d'Extension – élaboré avec René Danger et dont le rapporteur auprès de la Commission supérieure fut Léon Jaussely - revisite l’historiographie présentant une reconstruction uniquement à l'identique, un Plan d'alignement parcimonieux et échappant au contrôle de la Municipalité. Bien au contraire, elle fit résolument sienne la nouvelle science du début du XXe siècle, l’urbanisme, qui comptait ces derniers parmi ses précurseurs.
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