La place de la Vacquerie
L'énigme percée
L'alignement de la place de la Vacquerie
La création de la place d'Ipswich
Le dégagement du pourtour de la cathédrale et de l'Hôtel de Ville
La place de la Vacquerie
L'énigme percée
La place de la Vacquerie avant la guerre. (source : archives départementales du Pas-de-Calais, collection Georges Bacot)
Mais pourquoi donc cette place présente des façades régionalistes et d'autres classiques aux touches Art déco ?
Place de la Vacquerie, la ville envisage d’acheter des terrains pour réaliser « un lotissement rationnel ». Elle évoque « les éléments principaux d’architecture que la Ville exigera pour la régularité de l’ensemble des constructions. ». La Commission des travaux confie à Pierre Paquet l’étude d’un projet de façades. (Conseil Municipal du 1er février 1921 : « La question d’un style à imposer aux maisons en reconstruction sur la place de la Vacquerie paraît très délicate en droit. Le Conseil renvoie à la Commission des travaux la question de savoir ce qui pourrait être fait en l’occurrence. »).
Ce n’est que le 1er juin 1923 que le Conseil municipal adopte un Projet de règlement de voirie et d’hygiène1. Il stipule que les façades de la place de la Vacquerie, de la rue la Braderie et la rue Jacques-le-Caron, devront former un cadre à l’Hôtel de Ville et feront l’objet d’autorisations spéciales.
Mais des autorisations de construire ont été données dès 1922 pour des maisons situées sur la face ouest de la place. Un plan d’ensemble, non signé, est conservé aux archives.
En 1924, la Commission des travaux confie à Pierre Paquet l’étude d’un projet de façade type. Le 12 mars 1924, il écrit au Directeur du Service contentieux de la Ville : « Je m’empresse de vous informer que j’ai terminé les études concernant les façades de la Place de la Vacquerie ».
Pierre Paquet demanda à ce que la largeur des fenêtres ne dépasse pas 1,35m de largeur...
...ce qui ne fut pas appliqué pour la fenêtre en bas à droite (photo de droite).
à gauche : 13 place de la Vacquerie, 1926 (source : archives municipales)
à droite : 13 place de la Vacquerie, 2016
1 - L’article 39 définit les servitudes architecturales :
« Les façades de la rue du Vingt-Neuf-Juillet et de la place Victor-Hugo devront être composées suivant l’ordonnance actuelle de ces places.
Les façades de la place du Théâtre feront l’objet d’autorisations spéciales et ne pourront être acceptées par le Conseil municipal que si elles s’harmonisent avec le Théâtre.
Il en est de même pour les façades de la place de la Vacquerie, de la rue de la Braderie et la rue Jacques-le-Caron, qui devront former un cadre à l’Hôtel de Ville, et celles du Parvis St-Jean-Baptiste.
Des autorisations spéciales seront données pour les constructions prévues à ces emplacements.
De même, les propriétaires des maisons avoisinant les édifices classés devront présenter leurs projets de façades au Conseil municipal qui pourra les refuser si ces façades ne s’harmonisent pas avec les façades classées ou si elles sont de nature à en gêner les perspectives. »
L'alignement de la place de la Vacquerie
Rappelons que la loi Cornudet, dans l'établissement du Plan d'Aménagement, d'Embellissement et d'Extension vise à déterminer les places, squares à créer ou à modifier.
La création de la place d'Ipswich
« Une place de proportions modestes serait créée devant la façade principale de cette église. Un petit square autour de cette église servirait à aérer ce quartier central aux constructions très denses. Il serait disposé pour le jeu des enfants. Cette opération de dégagement est greffée sur des élargissements et des prolongements de voies ayant pour but de décongestionner la circulation d’affaires très importante qui se fait vers la Grande Place depuis la rue Gambetta, voie principale […]. » (Note concernant les directives qui ont présidé à l’étude du plan d’alignement, 1921)
Le dégagement du pourtour de la cathédrale et de l'Hôtel de Ville
« La Commission juge absolument nécessaire le dégagement complet de la Cathédrale, tant qu’au point de vue esthétique qu’au point de vue sanitaire. Les immeubles de 1 à 27 bis devraient en conséquence être expropriés ; ils sont d’ailleurs aujourd’hui presque tous détruits par le bombardement. Le terrain dégagé serait, après la reconstruction prévue de la Cathédrale, aménagé en jardin ou en une terrasse plantée d’arbres. Ces travaux assainiraient et embelliraient ce quartier, jusqu’à présent peu favorisé. » (Avant-projet pour les nouveaux alignements de la Ville, 1918).
Le jardin de la cathédrale donnant sur la rue des Teinturiers, 2017 - Monument à Jeanne d'Arc du sculpteur Maxime Real del Sarte, inauguré en 1939. La tête de la sainte guerrière est surmontée d'une couronne de feuillages tenue par une colombe, symbole de paix.
Jardin de la cathédrale donnant sur la rue Albert-Premier-de-Belgique, 2020. Il abrite une statue de Saint Marc, l’un des quatre évangélistes.
Quatre statues furent commandées par Mgr de la Tour d'Auvergne pour la décoration de la Cathédrale. La statue de Saint Marc encadrait la porte du transept, côté rue Méaulens avec en pendant Saint Jean. La statue de Saint Jean a été totalement détruite lors de la chute du transept en juillet 1915. la statue de Saint Marc a été sortie des décombres en 1919 et placée à cette endroit depuis. Les deux autres évangélistes qui encadraient la porte du transept, côté abbaye, ont été replacées dans la cathédrale en 1934, puis déplacées à l'intérieur de l'abbaye, dans le péristyle du cloître. Elles ont été découpées pour être sorties de l'abbaye dans les années 1950 et sont depuis stockées le long de la cathédrale sous un abri en tôle. (texte et photo d’époque : Laurent Wiart)
Le dégagement du pourtour de l'Hôtel de Ville s'opère par l'élargissement de la rue Jacques-le-Caron, de l'actuelle rue Eugène-François-Vidocq, de l'agrandissement de la place de la Vacquerie.
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