Historique
La première gare, à l’emplacement actuel de la Petite Vitesse – fut inaugurée le 14 juin 1846.
Suite au démantèlement des fortifications, face à l’accroissement du trafic des voyageurs et des marchandises, une nouvelle gare (inaugurée le 30 octobre 1898) fut construite à proximité de l’ancienne porte Ronville, à l’emplacement de la gare actuelle. Le choix de cet emplacement fut principalement motivé par le rapprochement de la gare de l’axe commerçant principal de la ville, formé par les rues Saint-Aubert, Ernestale et Gambetta.
A l’issue de la Première Guerre mondiale, elle fut restaurée entre 1919 et 1920. Mais les bombardements de mai 1940 et surtout d’avril et juin 1944 la rendirent inutilisable.
Une gare provisoire fut installée dès 1944 rue du Docteur Brassart.
Elle accueillit les voyageurs jusqu’en 1958. En 1957, Guy Mollet posa la première pierre de la gare actuelle.
« Le 13 septembre [1917], la gare est ouverte au trafic civil : le premier train arrive d'Etaples avec treize personnes à son bord. Il est accueilli par les autorités civiles et militaires. La ligne Paris-Arras n'entre en service que le 22 octobre. [...] Durant le printemps 1918, la population civile est réduite à 426 habitants ; à compter du 12 juin, la gare est fermée au trafic civil, Arras est de nouveau une ville assiégée. » (Article d'Alain Jacques dans La Grande Reconstruction, reconstruire le Pas-de-Calais après la Grande Guerre, Archives départementales du Pas-de-Calais, 2002, page 369)
L'entrée du train en gare d'Arras après la bataille d'Arras (avril 1917). Extraits du film The retreat of the Germans at the battle of Arras. - US National archives
Le tourisme des ruines s’est développé dans les villes dévastées dès 1919. Arras devient une ville martyre et ses ruines sont le symbole de la barbarie allemande. Le Comité de tourisme organise des circuits et propose des visites guidées, ainsi que l’aide d’interprètes. Des trains de touristes sont organisés, afin qu’ils viennent visiter les villes du Nord dévastées.
« Le retour au service normal se fait lentement après le conflit car la gare reste militaire : d’abord centre démobilisateur, elle devient ensuite une plaque tournante de la reconstruction, réquisitionnée et même fermée au trafic non militaire ou houiller pendant le mois d’août 1919, étant donné « la situation permanente d’embouteillement » (délibération du 12 septembre 1919 du Conseil municipal). La reconstruction se fait néanmoins assez vite. Le bâtiment voyageurs est moins touché que la place de la gare, en ruines, et, son clocheton et sa halle refaits, elle est à nouveau utilisable (et modernisée, avec téléphones publics) en juillet 1920. La gare marchandise est terminée en 1922, avec des voies de service rallongées à sept cents mètres et un nouveau dépôt prévu et entièrement reconstruit, d’après le Comité de direction, entre 1926 et 1928 ». 1
1 - Arras : La gare au centre du développement urbain, 1846 - 2001, Erick Berger (site : Cairn.info)
L'harmonisation non aboutie de la place de la gare
Un rapport municipal de 1926 note : « Les dispositions du cahier des charges approuvé par Mr. Le Préfet du Pas-de-Calais le 31 Mars 1897, ont été perdues de vue par les propriétaires qui ont déjà reconstruit des immeubles en bordure de la place de la Gare. Aucune unité architecturale n’est plus possible à réaliser sur cette place. » La ville est réduite à « appliquer le règlement de voirie qui détermine la hauteur de la corniche (16 mètres) et qui indique dans quel gabarit le toit doit s’inscrire ».
Collection Archives de la Planète - Musée Albert-Kahn/Département des Hauts-de-Seine, Frédéric Gadmer
La place rend hommage au maréchal Ferdinand Foch, décédé le 20 mars 1929. Etrangement, nous ne trouvons pas la délibération du Conseil municipal actant le changement de nom de la place. Lors de l’inauguration, le 22 novembre 1931, le Maire mentionne dans son discours : « Les vœux impatients de toute la population sont maintenant réalisés et sur cette place, qui porte le nom de l’un des organisateurs de la Victoire, s’élève aujourd’hui un Monument digne d’eux sur le piédestal duquel les noms de ces chers Enfants sont inscrits dans le bronze. »
Focus sur la salle du commandement unique de l'Hôtel de Ville de Doullens.
En mars 1918, les Allemands se rapprochent dangereusement d'Amiens. Une décision importante est donc à prendre : nommer un « coordinateur » des armées alliées sur le front Ouest. C’est à Doullens que le 26 mars 1918 les chefs alliés civils et militaires désigneront le Général Foch comme chef unique des armées.
Le texte définitif est : « Le Général Foch est chargé par les gouvernements britannique, français et américain de coordonner l’action des armées alliées sur le front occidental. Il s’entendra, à cet effet, avec les généraux en chef, qui sont invités à lui fournir tous les renseignements nécessaires. »
la salle du commandement unique de l'Hôtel de Ville de Doullens. Elle vit se réunir : Raymond Poincaré, le Président du Conseil et Ministre de la Guerre : Georges Clemenceau, le Ministre de l’Armement : Loucheur, le Général Pétain ; le Maréchal Haig (commandant en chef des armées anglaises), Lord Miner (représentant du gouvernement Anglais), les généraux anglais Wilson, Lawrence et Montgomery, le général Foch (chef d’État Major de l’armée française) et son adjoint le Général Weygand.
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