Le bureau d'études Bétons armés Hennebique
François Hennebique (Neuville-Saint-Vaast 1842 - Paris 1921), ingénieur, est l’auteur de brevets pour des systèmes constructifs en béton armé ; il développe un plancher incombustible. Il construit en 1893 le premier immeuble parisien en béton armé. Après son décès, son bureau technique perdure sous le nom Bétons Armés Hennebique.
1 rue Danton, premier immeuble en béton armé de Paris
Outre de nombreuses maisons privées, Arras doit au bureau Bétons Armés Hennebique la construction de nombreux édifices (en totalité ou en partie) : la Caisse d’Epargne, le Casino, le garage Citroën rue de Lille (Roger-Salengro), les Nouvelles Galeries, l’Hôtel de l’Univers, l’église Saint-Géry, la toiture de la chapelle des Chariottes, l’église Saint-Jean-Baptiste, l’église Ronville, la charpente de la cathédrale, le Centre infantile municipal, le groupe scolaire Ronville, les abattoirs, le collège Saint-Joseph, le dépôt de la gare ferroviaire, le magasin à grains pour la Fédération agricole du Pas-de-Calais…
Le bureau d'études Pelnard-Considère-Caquot
Si l’on associe la reconstruction de l’Hôtel de Ville et l’emploi du béton armé au nom de l’entrepreneur Louis Peulabeuf, les plans de la structure en béton armé de cet édifice ont été conçus par les concurrents directs à l’époque du bureau Bétons Armés Hennebique : les ingénieurs Louis Pelnard, Armand Considère et Albert Caquot 1 dont la société fut fondée en 1906. Armand Considère a inventé la technique du béton fretté qui consiste à augmenter au maximum la résistance du béton à l'écrasement au moyen de spires. Arras leur doit aussi la construction de la passerelle de la gare.
Les entrepreneurs Peulabeuf, Brossard ou la Société d’Entreprises de Constructions et Travaux Publics d’Arras étaient les concessionnaires de ces bureaux d’études.
1 - Albert Caquot a été célébré comme « le plus grand des ingénieurs français vivants » par l’Académie des Sciences. Cité dans Sacré béton ! Sous la direction de Philippe Genestier et Pierre Gras, p. 15
Le bureau d’études Pelnard, Considère et Caquot travailla notamment à la reconstruction des mines (chevalet, bâtiment) de Courrières, Béthune, Dourges, Lens, Liévin, Hénin-Liétard, Bruay… Ce bureau œuvra à Arras pour la construction d’une usine de lampes de mineur (l’actuelle Cité Nature) dès 1920.
Outre l’armature en béton armé de l’Hôtel de Ville, Arras doit à ce bureau d’études la construction de la passerelle de la gare (démontée en 2006), le pont de la porte d’Arras, la halle à marchandises de la gare…
Le bureau d’études Pelnard-Considère-Caquot inventa la technique du béton fretté (source :
Archives nationales du monde du travail (Roubaix), reconstruction de l’Hôtel de Ville, fonds Pelnard-Considère-Caquot)
Le bureau d’études Pelnard-Considère-Caquot contribua à l’électrification de l’Artois, ici la section Arras - Rivière, 1921
(source : Archives nationales du monde du travail (Roubaix), poteau pour transport de force à Arras, fonds Pelnard-Considère-Caquot)
Le fonds Pelnard-Considère-Caquot des Archives nationales du monde du travail (Roubaix) conserve de précieuses photos de la reconstruction d’Arras. Elles nous montrent le rôle important qu’a joué ce bureau d’études dans le relèvement économique de la ville.
Ces photos (sauf celle de l’Hôtel de Ville) sont issues de la collection « Entreprise générale de travaux publics et particuliers. Béton armé et fretté. L. Peulabeuf, Arras. Clichés & reproduction Maurice Vasse, 17 rue Gambetta Arras » (La Société d’applications et d’éclairage électriques est l’actuelle Cité nature)
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