Un rapport lu en séance et adopté par le Conseil municipal par délibération le 16 mars 1923 note : « […] l’extension de la Ville […] se limitera à certains quartiers, dans une ossature générale de voies de communication existant déjà et dont nous devons faire état. […] La Ville d’Arras, enserrée d’une part entre les communes de Sainte-Catherine, Saint-Nicolas et Saint-Laurent-Blangy, d’autre part entre le territoire d’Achicourt et la Citadelle, ne peut se développer que de deux côtés :
En direction ouest, et là nous nous heurtons aux terrains militaires ; en direction sud et sud-est par l’extension de ses faubourgs Ronville et Saint Sauveur.
Zone ouest. […] Le plan prévoit la création d’un boulevard partant de la rue Baudimont et allant rejoindre le boulevard Vauban, après avoir longé la Citadelle. Ce boulevard terminerait la ceinture des voies à grande circulation amorcée lors du démantèlement de 1890 - 1894. ». Un stade municipal est prévu sur les terrains de Baudimont, ainsi que la construction de maisons ouvrières à bon marché.
Zone sud. Le rapport étudie les Faubourgs Ronville et Saint-Sauveur, qu’il divise en deux zones, l’une au nord, l’autre au sud, d’une ligne formée par la rue du Temple et la rue des Trois-Eclisses (rue Georges-Clemenceau), depuis la route de Bucquoy jusqu’au cimetière.
Pour la première zone, le rapport constate la réalisation très avancée de nombreux lotissements (cité Ronville, cité du Temple, cité Saint-Sauveur, lotissement de M. le commandant Emaille, lotissement de la Société de Construction et Travaux Publics d’Arras) et souhaite leur communication par un réseau de « voies commodes ».
Pour la deuxième zone, au sud de la rue du Temple, le rapport constate le peu de constructions ; il souhaite leur encadrement.
Le projet prévoit « la création de plusieurs rues transversales ayant la même orientation que les rues du Commandant-Dumetz et du Temple. […] Les lotissements particuliers pourront alors, dans ce cadre, se développer avec plus de liberté et de fantaisie sans nuire aux facilités de communication ».
Le rapport demande une décision immédiate concernant « l’élargissement des chemins ruraux ou vicinaux de pénétration se succédant depuis la route de Bapaume jusqu’au Cimetière :
· Le petit chemin de Beaurains [sur la route de Bapaume]
· Le chemin des Briquetiers [près de la rue de l’Abbé-Lemire]
· Le chemin de la Madeleine
· Le chemin sans Ville ou des Chiens
· Le sentier des Portefaix [près de la route de Cambrai]
· Le chemin à Carottes [près de la rue Georges-Clemenceau]
Nous sommes saisis, en effet, de plusieurs demandes de construction le long de ces chemins. Or, leur largeur actuelle variant de 3 à 6 mètres est tout à fait insuffisante pour permettre l’édification de constructions de chaque côté de leur tracé. Ces voies, en cas d’extension de la Ville, prendront une grande importance. Il faut éviter que dans quelques années nous soyons obligés de recourir à l’expropriation. Actuellement nous nous trouvons devant des terrains nus. Je vous propose de fixer leur largeur à 10 et 12 mètres […]. »
L’extension de la Ville efface les marques de la ruralité dans les faubourgs, comme le déclassement en voie publique du Chemin à Cochons (de la rue Gustave-Colin à la rue de Cambrai) le 16 mars 1927.
La loi Cornudet du 14 mars 1919 est complétée le 19 juillet 1924 ; concerne les zone d'urbanisation future et crée la procédure de lotissement.
Avant d’aborder l’extension d’Arras, rappelons-nous qu’elle était enserrée dans un carcan formé par ses fortifications.
Le démantèlement fut mis en œuvre de 1891 à 1898.
Plan joint à la convention intervenue le 1er mai 1890 entre l’Etat et la Ville d’Arras en vue du démantèlement de cette Place, échelle 1/5000e
La teinte jaune indique les terrains remis à la Ville (source : archives municipales)
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Le plan de la partie suburbaine
« La Ville d’Arras aura à supporter d’autres dépenses que celles résultant du plan d’alignement et d’embellissement qui vous est présenté.
En effet la création de nouveaux boulevards, de nouvelles rues s’impose dans la périphérie.
L’augmentation certaine de la population et l’essor industriel de la Ville d’Arras obligent la Municipalité à prévoir une extension importante et des aménagements conformes aux exigences de la vie moderne. » (courrier de Victor Leroy, Maire d’Arras, au Ministre des Régions Libérées, 10 novembre 1921, Archives Départementales du Pas-de-Calais)
Le Conseil Municipal du 11 août 1922 annonce le lever d’un plan au 1/5000e de la partie suburbaine du territoire de la ville d’Arras. Il comprendra l’agglomération bâtie, soit environ 400 hectares ; les faubourgs et toute la zone au-delà, soit environ 900 hectares.
Document préparatoire au lever du plan au 1/5000e, 1922 (source : archives municipales)
Plan au 1/5000e de la partie suburbaine du territoire de la ville d’Arras, 30 mars 1923 - Il s’agit d’un plan provisoire ; des clichés aériens ont été effectués en septembre 1923. Nous n’avons pas connaissance du plan définitif (source : archives municipales)
Clichés aériens exécutés pour l’établissement du plan photographique de la Ville d’Arras, septembre 1923 (sélection) - Clichés par l'Entreprise de plans par la photographie aérienne Marcel Chrétien - source : Médiathèque municipale
un des clichés ci-dessus agrandi. On distingue les ruines de la cathédrale, de l'Abbaye Saint-Vaast, de l'Hôtel de Ville... Un marché est installé Petite Place.
Le plan d'extension, zone ouest
Ce plan prévoit de relier la rue Baudimont et le boulevard Vauban par la ceinture des voies à grande circulation actuellement formée par les boulevards Georges-Besnier, du Président-Allende, du Général-de-Gaulle.
Cette ceinture ne verra le jour qu'en 1969, par la création de l'avenue dénommée à l'époque avenue de Newcastle.
Plan d’extension, zone ouest, échelle 1/5000e , 1923 (détail) - source : archives municipales
Légende
Vert : terrains particuliers
Rouge : terrains militaires dont la remise à la ville fait actuellement l’objet de négociations
Gris : terrains militaires réservés par l’autorité militaire
Jaune : voies projetées
Vert hachuré : emplacement réservé pour le stade
Plan d’extension, zone sud, échelle 1/2000 e, 1923 (source : archives municipales)
Légende
Rouge : lotissements particuliers en cours de réalisation
Jaune : voies projetées
Bleu : emplacements réservés
Création de la rue Grassin-Balédans - Cliché aérien exécuté pour l’établissement du plan photographique de la Ville d’Arras, septembre 1923 (source : médiathèque municipale)
Plan d’extension, zone sud, échelle 1/2000 e, 1923 - détail (source : archives municipales)
La rue Grassin-Balédans, mars 1929 (source : archives municipales) - 2017
L'Office d'habitations à bon marché
Sous les dispositions des lois Ribot (1908) et Loucheur (1928), de nouvelles maisons d’habitation se construisent, principalement dans les faubourgs. Le 9 mai 1922, un Office municipal d’habitations à bon marché est créé.
La loi Cornudet de juillet 1924 soumet les lotissements à un régime d’autorisation préalable. Un rapport est lu lors du Conseil Municipal du 14 novembre 1924 :
« Pendant longtemps l’extension des Villes s’est produite sans qu’aucun plan préalable ne vienne en réglementer le développement. Tout était laissé au libre arbitre des propriétaires qui vendaient, soit en totalité, soit par parties, les terrains avoisinant les Villes, sur lesquels se construisaient en tous sens, maisons et ateliers.
Cet excès de liberté a nuit fréquemment, non seulement à l’esthétique des cités, mais surtout aux organisations générales, soit de viabilité, soit d’hygiène que comporte l’administration d’une cité. […]
C’est pourquoi la loi prescrit que, préalablement à toute mise en vente de terrain, ce propriétaire devra soumettre à la Municipalité et à la Préfecture, pour approbation, son plan de lotissement, c'est-à-dire la largeur des routes qu’il se propose de tracer, leur mode de construction, les canalisations d’eau et de gaz ou d’électricité avec le raccordement au système communal, l’évacuation des eaux usées et le raccordement de ce système aux égouts existants, si toutefois il en existe. »
Le premier ensemble construit est celui de la Cité des Jardins. La Compagnie des chemins de fer du Nord fait construire de 1922 à 1925 la cité des Cheminots.
Le Ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales indique en 1923 au Préfet : « le groupement parfois excessif de dix maisons accolées rappellerait la fâcheuse disposition en corons ».
La cité des Jardins 1. Sur un terrain de 45 hectares acheté par la Ville en 1922 aux Hospices, furent construites 141 maisons.
L’inauguration de la Cité eut lieu le 15 juin 1931 sous la présidence de Désiré Delansorne, maire d’Arras. A cette date, la Cité comptait 132 maisons et 409 enfants.
La Cité des Cheminots 1. 167 maisons construites entre 1922 et 1925. Elle englobe la Cité Ronville, la cité de Bucquoy et la Cité du Petit-Bapaume. Elle n’appartient plus à la SNCF depuis 1996 (rachetée par une société immobilière, mise en démolition puis reconstruite).
1 - La Cité des Jardins racontée par ses habitants, Médiathèque Municipale d’Arras, 1998.
Les archives conservent les dossiers relatifs à la construction des lotissements. Nous avons retenu ceux couvrant la période du début des années 1920 jusque 1934. Faute d’adresse précise (numérotation des rues) et très souvent de plans d’élévation des façades (elles permettraient d’identifier les édifices conservés) nous n’avons pas pu vérifier si ces lotissements existent toujours. Nous indiquons le nom des rues telles qu’elles étaient désignées à l’époque. La date indique le début de construction du lotissement.
Lotissement par Monsieur Bellon, demeurant à Paris, de 44 logements sur un terrain au Rietz-Saint-Sauveur. Delorme et Cahen, constructeurs (Arras et Paris), 1922.
Lotissement par M. Wartel d’une rue (actuellement impasse Michelet) donnant sur la rue Michelet, 1922.
M. Wartel fut le commanditaire de la somptueuse maison construite à l’angle de l’impasse Michelet et de la rue Michelet en 1928 par l’architecte Ludovic Roussel. (voir l’article « plans et maisons remarquables par noms d’architecte »).
Lotissement par Henri Deroeux, rue du Rietz (actuelle rue Alexandre-Georges), 1922.
Il s’agit probablement de l’actuelle rue Deroeux-Rebout.
Lotissement par Messieurs Bachelet et Jusseaume, impasse Bachelet. Paul Decaux et Edouard Crevel, architectes, 1923.
Lotissement par le comte Nikoloff, route de Saint-Pol à la bifurcation du chemin d’Anzin. Dupuis et Picy, architecte, 1923.
Lotissement par M. M. Morel et de Saint-Aubert, vieux chemin de Saint-Quentin (chemin de Neuville-Vitasse), 1923.
Lotissement par M. M. Cahen et Flahaut, entre les rue du Onze-Novembre et Emile-Zola, vers 1923.
Lotissement par M. Clément Flahaut, faubourg Baudimont, entre les terrains militaires et la route d’Arras à Saint-Pol, 1923.
Lotissement par le Docteur Goudemand, rue de Douai, vers 1923.
Lotissement de 42 maisons par le Foyer de Saint-Hilaire-lez-Cambrai (Société anonyme coopérative d’habitations à bon marché et de reconstruction) rue du Temple (entre le chemin des Briquetiers et de la rue de la Madeleine). Maurice Bétrémieux, architecte, 1923.
Lotissement par Mme Veuve Tranin (actuelle rue Noël-Tranin), 1923.
Lotissement par la Société d’Entreprises de Constructions et Travaux Publics d’Arras entre la rue de Saint-Quentin et la rue du Rietz (rue Emile-Loubet). Daniel Gilot, Paul Davrinche, Paul Dupuis et Albert Picy, Julien Wirton, Victor Maréchal, architectes, à partir du 1924.
Lotissement par M Delétoille, dans une « rue nouvelle » donnant rue du Commandant-Dumetz. Honoré Pons, architecte, 1924.
Lotissement par M. M.Emile Cahen (Paris et Arras) et Delorme, entre les rues du Temple, du Commandant-Dumetz, de Saint-Quentin et du Rietz, 1924.
Dans une pétition adressée au Préfet le 31 décembre 1924, les habitants de ce lotissement évoquent des rues boueuses impraticables, l’absence d’eau courante ainsi que l’évacuation des eaux et matières usées. Ils évoquent les « principes de la loi du 19 juillet 1924, complétant celle du 14 mars 1919 [loi Cornudet], relative à l’extension et à l’aménagement des Villes et Villages, aux lotissements où il y a encore soit des travaux à faire (art. 16), soit des maisons à construire (art. 12 § 2), soit des terrains à vendre (art. 12§1er) ».
Lotissement par la Société Saint-Sauveur de constructions métalliques d’un groupe de maisons ouvrières au bordure d’une rue privée partant de la rue des Trois-Eclisses pour aboutir rue Grassin-Balédans, 1924.
Lotissement par M. Louis Peulabeuf à l’angle des rues Saint-Michel et Constant-Dutilleux, 1924.
Lotissement par M. M. Mesureur et Dupuis, chemin aux Carottes (Saint-Sauveur), composé de 8 groupes de deux logements chacun. Paul Clavier, architecte, 1924.
Ce lotissement est construit pour loger le personnel de la société des tanneries et corroieries Dupuis Ketin.
Lotissement par les fils de B. Bourgeois demeurant à Paris, de 11 logements sur un terrain route de Bapaume, lieu-dit « Le Petit Bapaume ». Paul Dupuis et Albert Picy, architecte, 1924.
Lotissement par M. M. Meneboo et Chantrel, chemin de la Madeleine et chemin des Briquetiers, vers 1924.
Il semblerait que ce lotissement soit constitué de baraquements et qu’il nécessite des travaux de viabilité et d’assainissement. Un courrier de la Ville en date de 1928 adressé à M Chantrel mentionne : « Je vous informe que vous pouvez conjointement avec M Meneboo commencer à opérer le transport à votre lotissement de briquaillons destinés à la confection de trottoirs provisoires le long des habitations. »
Dans un autre courrier, un élu parle des « mal lotis du quartier ». Le Maire, dans un courrier en date du 7 avril 1932 informe un notaire que le lotissement n’est pas approuvé et qu’aucun syndicat n’a été constitué pour son aménagement.
Lotissement par l’Office public d’habitations à bon marché en cité-jardin, petit chemin de Beaurains et chemin des Briquetiers. Maurice Bétrémieux, architecte, 1925.
Lotissement par M le Commandant Emaille-Fauquette à l’angle des rues de Bapaume et du Commandant-Dumetz. F. Lallement, architecte, 1926.
Lotissement d’une rue (actuelle rue Ozanam) donnant sur la rue du Temple. E. Saudemont, architecte (son papier entête indique « Tous projets – lotissements H. B. M. (Loi Loucheur), renseignements, organisations, stations balnéaires), 1929.
Un courrier en date du 5 octobre 1929 évoque 14 familles ouvrières représentant 51 enfants habitant ce lotissement.
Lotissement par M. M. Petit et Barbier, chemin d’Avesnes-le-Comte à Arras et chemin dit traversée de Beaurains, vers 1931.
Lotissement par M Briet en 20 parcelles, sur un terrain rue Alexandre-Ribot, 1932.
Lotissement en quatre parcelles par M Joseph de Saint-Aubert situé rue du Commandant-Dumetz et rue du Rietz (actuelle rue Alexandre-Georges), 1932.
Lotissement par M. Tournay-Vanhove (Lille) en 50 parcelles, faubourg Saint-Sauveur d’une rue débouchant rue Gustave-Colin, 1932
Lotissement par M. André Valadon (entrepreneur), rue Neuve-du-Rietz. Ch. Denisse, architecte, 1932
Lotissement de Madame Joly aux Hochettes en 9 lots aboutissant sur les chemins dits de détour de Baudimont et d’Avesnes-le-Comte, 1932
Lotissement par M. Lenglet, en 17 parcelles, rue de l’Abbé Lemire, 1932.
Lotissement par M. Valadon, rues du Rietz et de la République, 1932.
Lotissement par Mme Revillon, rue Gustave-Colin, 1932.
Lotissement par M Auguste Dehay en 9 parcelles, faubourg Ronville, route de Bucquoy, 1933.
Lotissement par M. M. Tison frères entre les rues de Grigny, Adam-de-la-Halle et Frédéric-Degeorge, 1933.
Nous complétons ces informations par l’annexe « Arras et ses cités » paru dans le livret La Cité des Jardins racontée par ses habitants de 1930 à nos jours (Médiathèque municipale, 1998). Nous avons choisi de laisser – même si elles dépassent notre cadre chronologique – les cités construites après la Seconde Guerre mondiale.
Cité Cahen (médecin et propriétaire lotisseur). 94 maisons bâties en 1925 et 1926 sur les dommages de guerre, du 53 de la rue du Commandant-Dumetz au 73 de la rue du Temple.
Cité Cassoret (du nom des propriétaires des usines de serrurerie et ferronnerie : Clovis, Francis et Julien). Construite en 1926 et 1927, sur l’emplacement actuel de l’Université d’Artois, rue du Temple.
Cité Clément (Clément Flahaut, propriétaire lotisseur). Sur l’emplacement de la rue Traversière (derrière la route de Saint-Pol). Ces maisons furent construites en 1927.
Cité Crespel (Crespel Delisse, industriel sucrier, 1789 – 1865). 17 baraquements construits en 1945 par le Ministère de la Reconstruction et du Logement, entre la rue du Jeu de Paume et l’avenue de la Citadelle, démontés en 1968.
Cité d’Arromanches (en souvenir du débarquement des alliés le 6 juin 1944). Construction en 1973 de 85 maisons sur l’ancienne cité Cahen-Flahaut. Les rues de la cité se dénomment rue de Normandie, de Lorraine, de la Libération…
Cité Dambrine (du nom d’un conseiller municipal). Elle est située face au quartier Baudimont. 10 maisons furent construites vers 1936, du même type que celles de la rue Alexis-Halette.
Cité Davaine-Goudemand (propriétaires lotisseurs). L’ensemble du terrain se présentait sous la forme d’un polygone irrégulier situé à l’est du centre d’Arras. Il était occupé par des constructions provisoires montées en 1926. On y accédait par la rue de Douai. Démolie et reconstruite en 1992 par l’OPAC pour des retraités, elle prend avec ses 56 logements le nom de Résidence Brongniart (Joseph Brongniart, adjoint au Maire, 1922 – 1991).
Cité de l’Abattoir. Elevée après la Première Guerre mondiale sans droit ni titre. Demi-lunes sans électricité ni eau, sol fait de scories, entre ce qui est aujourd’hui le square Monnet et la rue Victor-Leroy. Dans les années 1949 certaines familles furent relogées au Petit bois Saint-Michel.
Cité de l’Usine Saint-Sauveur (serrurerie et construction métallique). Maisons construites pour le personnel de l’usine qui se trouvait à cette époque rue de Cambrai. Il n’en reste aujourd’hui que quelques-unes rue Gaston-Debray à côté de la résidence privée du Domaine du parc.
Cité de la Croix de Grès. Située dans l’angle fermé par le boulevard de la Liberté et la rue de la Croix-de-Grès. 20 baraquements en brique ou en bois recouverts de bitume élevés au lendemain de la Première Guerre mondiale sur le terrain comprenant aujourd’hui le commissariat et l’Inspection académique. Ils furent démontés vers les années 1960.
Cité de la Gendarmerie. 20 constructions réquisitionnées pour la gendarmerie d’Arras en mai 1946 sur l’emplacement d’une partie de l’actuelle rue Braque, en partant de la route de Doullens. Elles furent démontées à partir de 1952 jusqu’en 1965 pour laisser place à la construction de la résidence des Hochettes.
Cité Delétoille (Arthur Delétoille, 1854 – 1925, industriel bonnetier). Il fit construire une douzaine de maisons pour son personnel sur un terrain lui appartenant, près de son usine actuellement Centre Leclercq, route de Bapaume. Les maisons avaient pour nom Le Rouet, La Fileuse, La Sirène…
Cité Deroeux-Reboux (propriétaire lotisseur). 30 maisons construites vers 1930 entre les rues du Rietz, Deroeux et Cahen. Il en fit don à la ville.
Cité des Acacias (arbre épineux à fleurs et à grappes blanches, odorantes). Construite après la Seconde Guerre mondiale pour les prisonniers de guerre. Les 18 habitations provisoires en dur construites entre les rue A. Ribot et la route de Bapaume se trouvent toujours là.
Cité des Blancs-Monts. Acquisition par les HLM de terrains au lieu-dit « Les Redoutes » pour construire 250 logements en 1958 et 250 autres en 1959.
Cité des Cheminots. 167 maisons construites entre 1922 et 1925. Elle englobe la Cité Ronville, la cité de Bucquoy et la Cité du Petit Bapaume. Elle n’appartient plus à la SNCF depuis 1996. Rachetée par une société immobilière, mise en démolition puis reconstruite.
Cité des Fleurs. Edifiée en 1941 pour les réfugiés de la côte, ce terrain situé sur la commune de Tilloy (route de Cambrai) fut par arrêté préfectoral du 14 octobre 1950 rattaché à la ville d’Arras. C’est aujourd’hui la résidence privée René Durand (Président de la Chambre de commerce).
Cité des Hochettes. Sur une partie d’un terrain de manœuvres sur lequel la ville avait depuis 1843 un droit de pacage, celle-ci fit édifier en 1935 - 1936 28 logements entre le chemin de Dainville et ce qui est aujourd’hui la rue Georges-Auphelle. En 1945, 79 logements provisoires hébergèrent les réfugiés. Les derniers furent démontés en 1968. La ville vendit cette même année le terrain à l’office des HLM pour la construction de 1 035 logements. Cette cité devint résidence.
Cité des Marronniers. Route de Saint-Pol, côté pair au lieu-dit « Fossé de la Coulotte ». Sur un terrain de jeux planté de marronniers des baraquements construits en 1936 servirent de centre d’accueil pour les familles des républicains espagnols en exil lors de la Guerre civile. En 1941 - 1942 des réfugiés boulonnais y trouvèrent refuge. Les 33 logements provisoires furent démolis en 1964.
Cité des Portefaix (celui qui fait métier de porter des fardeaux). L’entrée de la cité se faisait rue de Cambrai par un chemin disparu depuis 1998. 38 maisons provisoires furent construites en 1945. La ville d’Arras devint propriétaire du sol d’assiette en 1978.
Cité Devillers (Alfred Devillers, 1885 – 1959, conseiller municipal, administrateur du Crédit agricole). Entre 1959 et 1962 128 logements à caractère social furent construits entre la rue Emile-Zola et la rue Bocquet-Flochel par l’office des HLM.
Cité du Boulevard de la Liberté. 21 constructions provisoires édifiées en 1945 tout le long du boulevard de la Liberté par le Ministre de la Reconstruction et du Logement. Résiliation des baux le 30 novembre 1963.
Cité du Petit bois Saint-Michel (cité municipale). Construite après la Première Guerre mondiale entre la rue de la Geole et l’usine Rousseau, boulevard Faidherbe.
Cité du Polygone (du nom d’un champ d’exercices de l’armée). Ces maisons construites après la Première Guerre mondiale portaient des noms de régions ou de pays : Canada, Alsace… Située dans le prolongement de la rue de Grigny, cette cité fut entièrement sinistrée en 1944. 27 maisons furent reconstruites en 1946. 18 de ces pavillons appartenant à la ville furent restaurés en 1954. Aujourd’hui cette cité est en multipropriété.
Cité du Polygone Saint-Fiacre. En bordure du mémorial des Fusillés, baraquements édifiés après la Seconde Guerre mondiale. Il s’agissait d’UK 200 de l’armée britannique. Le dernier disparut vers 1991. Des opérations d’aménagement commencées en 1997 aboutiront à une résidence privée qui gardera le nom de Polygone Saint-Fiacre.
Cité du Rietz Saint-Sauveur. Cité municipale construite pour les sinistrés de la Première Guerre mondiale. Démolie elle réapparut en 1945 pour les sinistrés du littoral. Les 63 constructions furent démontées dans les années 60. Aujourd’hui jardin du Rietz.
Cité Eisenhower (Dawight David Eisenhower, 1880 – 1969, Chef suprême des forces expéditionnaires alliées lors du débarquement en 1944, président des Etats-Unis). 12 bâtiments américains furent montés en 1946 sur l’emplacement de l’ancienne cité Valadon. Sur un terrain redevenu en friche la ville installa en 1997 un square appelé square Cousteau entre les rues du Temple, Bocquet-Flochel et Emile-Zola.
Cité Goudemand (Médecin, propriétaire lotisseur). Construite anarchiquement vers 1926. Baraquements en demi-lune pour une population cosmopolite (Russes, Polonais, Italiens). Démolie en 1963, reconstruite en résidence, elle a gardé son nom.
Cité Griffiths (Thomas Griffiths, 1866 – 1952, fabricant d’huile végétale). En 1953, construction sur un terrain en friche de 100 logements en 10 bâtiments collectifs entre les rues Malpeaux, le square Méric et la rue Octave-Diriut. Extension de cette cité en 1971 par la création de 126 logements HLM, rénovés en 1985.
Cité Jean Jaurès (homme politique, 1859 – 1914). Constructions provisoires élevées en 1941 pour des personnes de condition modeste, implantées entre la route de Bucquoy et les avenues Lobbedez et Jean-Jaurès. Elles furent réhabilitées et en grande partie reconstruites à partir de 1981. La cité fut inaugurée en 1986 par Pierre Bérégovoy.
Cité Leclercq (Maréchal Philippe-Marie Leclerc de Hautecloque, 1902 – 1947). Maisons préfabriquées construites en 1945 entre la rue Georges-Auphelle et la rue des Hochettes. Les riverains surnommaient cette cité le « Mont d’or », nom donné par les enfants qui la regardant du haut d’un tas de sable situé à la « patte d’oie » la voyaient couverte de genêts.
Cité Meneboo (entreprise de scierie mécanique et marchand de bois). Construite pour le personnel de cette entreprise entre la rue de l’Abbé-Lemire et la rue du Onze-Novembre. Aujourd’hui magasin Match.
Cité Mesureur (propriétaire-lotisseur). Elle comprenait 8 maisons construites en 1934 après le 9 de la rue Jean-Baptiste-Delaporte, ancien Chemin à Carottes. Elle est devenue depuis 1997 la Résidence de l’Europe.
Cité Newcastle (ville anglaise, marraine de la ville d’Arras à partir de 1918). Elle comprenait 10 maisons construites en 1936 par les HLM, rue Jules-Ferry prolongée (rue Alexis-Halette) sur le lieu-dit « les fortifications de la Cité ». cette cité est du même type que la cité Dambrine.
Cité Nikoloff (Comte Georges Nikoloff, chirurgien d’origine russe, 1872 - 1946). Sur les dommages de guerre provenant d’une clinique qu’il avait fait construire dans les années 1910 sur le « domaine de Baudimont » le docteur fit élever 15 pavillons qu’il surnomma les Turquoises, les Glycines, etc.. L’ensemble fut racheté par la ville à Géraud de la Tour d’Auvergne son petit-fils. Il ne reste aujourd’hui qu’une seule maison donnant sur le chemin d’Anzin.
Cité Paindavoine (entrepreneur qui monta des baraquements pour son personnel en 1919, vers le n° 50 de la rue Gustave-Colin). Les 32 maisons recensées en 1928 n’existaient plus en 1930.
Cité Patton (George Patton, 1885 – 1945, en hommage au commandant de la troisième armée américaine qui effectua la percée d’Avranche). Cette cité de 12 préfabriqués américains située entre la rue du Temple et la rue du Onze-Novembre est devenue depuis 1978 la Résidence Camphin (René Camphin, conseiller municipal et député, 1913 – 1954).
Cité Pierre Bolle (Pierre Bolle, 1926 – 1944, jeune résistant tué pendant la guerre dans la Somme). Cité construite sur le terrain d’une ancienne briqueterie acheté par la ville en 1950.
Cité Réaumur (René Ferchault de Réaumur, physicien et naturaliste, 1683 – 1757). Aménagée sur les terrains de la chemiserie Réaumur entre la rue Emile-Zola et la rue du Temple. Des baraquements provisoires en bois avaient été montés après la Première Guerre mondiale. Terrain vendu à la société des HLM pour servir à l’édification d’une résidence de 96 appartements, résidence Réaumur depuis 1967.
Cité Roosevelt (en hommage aux deux présidents des Etats-Unis, Théodore, 1858 – 1919 et Franklin, 1882 – 1945). Cité aux habitations américaines, construites entre 1942 et 1945. Elle se situait sur ce qui est aujourd’hui la résidence des Hochettes entre les rues Utrillo et Poussin.
Résidence Camphin, voir cité Patton.
Résidence Brongniart, voir cité Davaine.
Résidence de l’Europe, voir cité Mesureur.
Résidence de René Durand, voir cité des Fleurs.
D’autres résidences privées ou appartenant aux HLM se sont implantées au fil des ans sur des sites ne se rattachant pas à d’anciennes cités, c’est pourquoi nous ne les reprenons pas.
Téléchargez le plan "Arras et ses cités"
La cité Bonjean (Davaine ?)
(source : archives départementales du Pas-de-Calais, collection Georges Bacot)
La cité Bonjean a-t-elle existé ? (nous n’avons aucune trace de son existence, hormis cette série de cartes postales).
Un article du Pas-de-Calais Libéré du 28 mars 1920 mentionne : « Les travailleurs en faveur desquels Mme Davaine a légué les terrains de la cité Bonjean […]. » Cette cité aurait-elle pris le nom définitif de cité Davaine ?
Sur la photographie ci-dessous prise avant la Première Guerre mondiale, nous distinguons à l’est d’Arras des bâtiments et un petit château d’eau : est-ce cette cité ?
L'extension d'Arras avait déjà commencé...
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